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Santimamiñe, grotte (Kortezubi, Biscaye, Espagne)

Description

La grotte de Santimamiñe est située dans la faille sud-est du mont Ereñusarre, dans la marge droite du bassin moyen de la rivière Oka, dans la municipalité de Kortezubi.
La grotte s'élève à 140 m au-dessus du niveau de la mer, au sein des calcaires urgoniens du Crétacé inférieur. Le porche est actuellement d'environ 6 m par 3,25 et s'ouvre sur une salle d'environ 40 m de développement, formant une courbe à mi-chemin. Plus loin, un passage étroit donne accès à la première salle intérieure dans laquelle s'ouvrent, à gauche, la chambre et l'antichambre des Peintures. La galerie principale s'étend de manière plus ou moins sinueuse sur 400 m, sans bifurcations latérales. Malgré cela, les motifs pariétaux sont connus uniquement dans les 120 premiers mètres de la cavité.
Le vestibule de la grotte de Santimamiñe a connu une occupation sensiblement constante et ininterrompue au cours du Paléolithique récent et de la Préhistoire tardive, d'après la révision de J.M. Barandiarán (1976) sur les deux premières phases de la fouille. Toutefois, certaines propositions de ce dernier sont à considérer avec prudence, compte tenu des révisions ultérieures (Straus 1974, Utrilla 1976).
Les fouilles actuelles, dirigées par J.C. López Quintana, montrent une séquence légèrement différente. D'une part, l'étendue limitée de l'intervention peut ne pas refléter la complexité stratigraphique du vestibule et certains niveaux détectés lors des premières fouilles, par exemple le plus ancien, peuvent être absents. D'autre part, les caractéristiques sédimentologiques seraient en correspondance avec certains des niveaux profonds des séquences « ancienne » et « moderne » (López Quintana & Guenaga Lisazo 2006-2007, López Quintana 2011), ce qui impliquerait une contradiction dans la caractérisation culturelle des mêmes niveaux. Si tel est le cas, la redéfinition des industries paléolithiques de la cavité donnerait une vision différente de son occupation.
À la base de la séquence, deux niveaux paléontologiques ont été distingués respectivement avec des dates comprises entre 26 890 et 20 530 BP. D'autre part, les plus anciennes phases d'occupation paléolithique (attribuées à l'Aurignacien dans les anciennes fouilles) appartiendraient au Magdalénien inférieur ancien, suivies des niveaux du Magdalénien moyen et supérieur (attribués autrefois au Gravettien – avec réserves – et au Magdalénien, inférieur et supérieur). Enfin, il y a aussi des niveaux aziliens et différents moments de la Préhistoire récente.

Iconography

L'ensemble paléolithique pariétal de Santimamiñe est réparti sur les 120 premiers mètres de la grotte, et principalement concentré dans une galerie latérale s'ouvrant à 60 m de l'entrée.
Le bison est l'animal le plus représenté (n = 29 soit 56,8 %) du bestiaire (n = 51 figures au total). Le cheval arrive loin derrière (n = 6), suivi des caprinés (n = 7 dont quatre très hypothétiques), puis de l'ours (n = 1), du cerf (n = 1) et de quadrupèdes indéterminés (n = 3). On peut encore signaler une tête de biche, près de l'entrée, configurée par des reliefs naturels. En dépit des opinions de plusieurs chercheurs (Aranzadi et al. 1925 : 66-67 ; Gorrotxategi 2000 : 289), C. González Sainz et R. Ruiz Idarraga (2010 : 20) l'admettent comme œuvre préhistorique.
Le panneau principal de la salle des Peintures représente un cheval central entouré d'une « ronde » de bisons. Tout autour de ce groupe, d'autres panneaux complètent l'ensemble avec, à nouveau, des bisons, mais aussi un ours, un cerf, deux bouquetins. Avant de parvenir à la salle des Peintures, on passe par une antichambre, où sont encore rassemblés sur les parois et le plafond au moins six bisons et trois chevaux. Ces différents ensembles dominés par le bison sont bien représentatifs des choix des Magdaléniens cantabrique et pyrénéen (Niaux, Le Portel, Altamira, etc.).
Loin du groupe de la salle des Peintures si lourd de symboles, à environ 120 m de l'entrée, après un parcours tortueux semé d'obstacles (passages étroits, descentes abruptes), on trouve, très isolées, les dernières représentations de la cavité : sur les deux parois, presque en vis-à-vis, un bison et cheval.

Animal(s) representation(s)

La grotte de Santimamiñe compte trois représentations certaines de bouquetin. La première est située à environ 50 m de l'entrée, dans la galerie principale, juste en face de l'entrée de l'antichambre qui mène à la salle des Peintures, tandis que les deux autres sont situées dans la chambre principale des Peintures. Quatre autres représentations, parfois évoquées comme possibles bouquetins (González Sainz & Ruiz Idarraga 2010 : 132), sont trop douteuses pour être retenues ici. Une dernière figure, située tout au fond de la grotte, a longtemps été considérée comme une tête possible de bouquetin. Cependant, C. González Sainz et R. Ruiz Idarraga (2010) reconnaissent que l'animal est « parfaitement indéfinissable », bien que sa tête rappelle celle d'un lièvre.
Tous les bouquetins de Santimamiñe ont été dessinés en noir au charbon, mais sont de conceptions très différentes. Le bouquetin de la galerie principale est assez naturaliste. Il possède deux longues cornes et semble figuré en mouvement (Santimamiñe f.1). Les deux autres sont représentés verticalement. L'un est très schématique, figuré à l'aide de quatre traits (Santimamiñe f.2). L'autre, sur la paroi d'en face, est traité de façon plus naturaliste avec les modulations de la tête et du contour et la probable utilisation d'une concrétion pour figurer la corne (Santimamiñe f.3). Malgré leurs différences stylistiques, ces bouquetins présentent des caractéristiques communes avec les animaux environnants (bisons, chevaux, ours, cerf), qui sont tous de conception artistique typique du Magdalénien des Cantabres et des Pyrénées.

Emblematic animal(s)

Le bouquetin de la galerie principale est celui qui présente l'aspect le plus naturaliste (fig. 2). Il a un gabarit qui s'apparente à ceux de Niaux ou d'El Bosque et qui répond le mieux aux critères de forme magdaléniens. Avec son cou mince et dressé et ses longues cornes très arquées qui reviennent au milieu du dos, il semble en alerte et sur le point de s'élancer. Malheureusement, les membres sont perdus, ainsi que les détails du museau. Il semble que ce soit un bouquetin alpin, car on ne décèle aucune évocation d'une double inflexion des cornes.

Références

Aranzadi Unamuno (de) et al. 1925
Aranzadi Unamuno (de) et al. 1925, Aranzadi Unamuno (de) T., Barandiarán Ayerbe (de) J.M., Eguren Bengoa E., Exploración de la caverna de Santimamiñe (Basondo, Cortezubi). 1ª memoria: Figuras Rupestres, Bilbao, Artes Gráficas Grijelmo, 1925, 50 p.
Straus 1974
Straus 1974, Straus L.G., Le Solutréen du Pays Basque Espagnol: une esquisse des données, Munibe. Antropologia- Arkeologia, 1974, 26, p. 173-181.
Utrilla Miranda 1976
Utrilla Miranda 1976, Utrilla Miranda P., El Magdaleniense inicial del País Vasco peninsular, Munibe. Antropologia-Arkeologia, 1976, 4, p. 245-275.
Barandiarán Ayerbe (de) 1976
Barandiarán Ayerbe (de) 1976, Barandiarán Ayerbe (de) J.M., La Cueva de Santimamiñe (ojeada sumaría a sus figuras), Obras Completas, 1976, 9, p. 477-504.
Gorrotxategi Anieto 2000
Gorrotxategi Anieto 2000, Gorrotxategi Anieto X., Arte paleolítico parietal de Bizkaia, Bilbao, Diputación Foral de Bizkaia, 2000, 569 p. (Kobie. Anejo; 2).
López Quintana & Guenaga Lizasu 2006-2007
López Quintana & Guenaga Lizasu 2006-2007, López Quintana J.C., Guenaga Lizasu A., Avance a la secuencia estratigráfica de la cueva de Santimamiñe (Kortezubi), tras la revisión de su depósito arqueológico en las campañas de 2004 a 2006, Krei (Círculo de Estratigrafía Analítica), 2006-2007, 9, p. 73-103.
González Sainz & Ruiz Idarraga 2010
González Sainz & Ruiz Idarraga 2010, González Sainz C., Ruiz Idarraga R., Una nueva visita a Santimamiñe: precisiones en el conocimiento del conjunto parietal paleolítico, Bilbao, Diputación Foral de Bizkaia, 2010, 159 p. (Kobie. Anejo; 11).
López Quintana 2011
López Quintana 2011, López Quintana J.C. Ed., Cueva de Santimamiñe: revisión y actualización (2004-2006), Bilbao, Diputación Foral de Bizkaia, 2011, 446 p. (Kobie (Excavaciones Arqueológicas en Bizkaia); 1).

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Cite this document

Intxaurbe Alberdi, Iñaki; Gárate Maídagán, Diego 2022. Santimamiñe, grotte (Kortezubi, Biscaye, Espagne) in : Averbouh A., Feruglio V. & Plassard F. Dir. Base Jean Clottes - Animal Representation, Animal representations since prehistory, "Dossier Bouquetin", put online on 28 September 2022, updated on 10 September 2025, accessed on 14 March 2025, https://animal-representation.cnrs.fr/s/bjc-en/item/6205

Cite the original document

Intxaurbe Alberdi, Iñaki; Gárate Maídagán, Diego. Santimamiñe, grotte (Kortezubi, Biscaye, Espagne) in : Averbouh A., Feruglio V., Plassard F., Sauvet G. Dir. Ibex and Pyrenees – II - Inventory of animal Representations of the Pyrenean Palaeolithic. Dedicated to Jean Clottes, Honorary General Curator of Heritage, 2022, 654 p.

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Relation
Title Alternate label Class
Santimamiñe fiche 01
Santimamiñe fiche 02
Santimamiñe fiche 03

Geographic coordinates *

43.341477165585005, -2.655489715342636

Site name

Town

Department / Region

Country

* For reasons of archaeological site security, the geolocations indicated in the BJC point to the town halls of the municipalities in question.